Paños chicanos

Quel rapport entre les mouchoirs et le milieu carcéral ?

Je garde en mémoire les linges blancs agités aux fenêtres grillagées de la prison de Loos, visibles depuis l’autoroute A25 à la sortie de Lille. Il s’agissait plus probablement de draps, utilisés par les détenus pour faire passer des messages ou des objets d’une cellule à l’autre, au nez et à la barbe des matons. Mais cette vision appartient bel et bien au passé puisque ladite prison, d’une incroyable vétusté, est maintenant fermée depuis 2011.

S’il n’est donc pas ici question de ce souvenir très personnel, il est amusant d’observer que les mouchoirs dont il sera question ici ont aussi pour origine un besoin de communication entre prisonniers ou avec le monde extérieur.

Cela remonte au début du XXème siècle. Dans le système pénitentiaire français mis en place au Mexique, les détenus, d’origine généralement hispaniques, illettrés pour la plupart, inventent leur propre système de communication avec l’extérieur. Sur de simples mouchoirs réglementaires, ils dessinent à la plume avec de l’encre récupérée, de la cire ou du café. Puis dans les années 40, dans les états du sud-ouest des États-Unis cette pratique s’élève au niveau d’un art carcéral original et se répand dans le reste du pays. Ainsi est né l’art du Paños, diminutif de pañuelo (mouchoir en espagnol).


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