Questions d'hygiène

Dégoûter. Voilà un verbe dont les différentes conjugaisons et déclinaisons s'affichent inexorablement sur les blogs, réseaux
et autres forum dès qu'il est question de mouchoirs en tissu.  Pour les anciens la question pourra paraître saugrenue. Mais pour la génération qui ne peut imaginer un monde sans mouchoirs en papier, l'usage et le nettoyage du mouchoir en tissu semble en effet incompatible avec le minimum requis en matière d'hygiène. Et donc Merrysquare s'expose à l'oprobe générale, pauvre entreprise ayant l'outrecuisance de promouvoir ce petit accessoire repoussant...

Et pourtant, osons avancer contre les vents dominants et faisons preuve de bon sens.

Usage des mouchoirs

Tout d'abord, les mouchoirs ne servent pas qu'à se moucher. Les seuls services offerts en tant qu'essuie-tout de poche,
universel et durable, suffiraient à en recommander l'emploi sans considérations métaphysiques sur les éventuelles conséquences sanitaires.

Pourtant il est bien question ici de mouchoirs. Inutile donc d'en masquer l'usage principal d'où il tire son nom, qui consiste à recueillir les sécrétions de notre appendice nasal.

Ces sécrétions sont on ne peut plus naturelles. Elles viennent du mucus qui tapisse nos muqueuses et qu'habituellement nous ingurgitons sans nous en rendre compte (jusqu'à un litre par jour) mais qui peut aussi être évacué vers l'extérieur si trop abondant. Et cette abondance a le plus souvent de multiples origines non microbiennes : poussières, fumées (tabac), pollens, allergies diverses (rhume des foins), asthme, reflux gastrique, émotions, excés alimentaires (alcool, gluten, produits laitiers, sucre, caféïne...). Pas question donc de microbes ici, sinon ceux présents dans notre environnement et nos chers mouchoirs ne sont pas plus "contaminés" que l'ensemble de tout ce qui nous entoure.

Mais bien évidemment, les cas d'irritations et d'écoulement d'origine infectieuse existent aussi. Par un phénomène d'auto
défense, notre corps utilise aussi le mucus pour évacuer ces indésirables : virus et bactéries. Virus surtout en l'occurance, car nos pathologies des voies respiratoires sont essentiellement virales (rhume, grippe). Or les virus ont besoin de cellules vivantes pour survivre plus de quelques heures, (température trop basse ou trop élevée, oxygène, ultra-violet leur sont fatals) et donc tout objet ou tissu imprégné est rapidement inoffensif.

Reste le cas le plus rare des infections bactériennes (pneumonie et autres joyeusetés dans le genre). Dans ce cas, faisons
appel à Monsieur de La Palisse : le mouchoir étant d'un usage eminemment personnel dont on partage peu les souillures, c'est son propriétaire qui le contamine et non l'inverse. Difficile donc d'être infecté par son propre mouchoir si ce n'est par ce que nous hébergeons déjà. Cependant, les précautions les plus élémentaires s'imposent: se laver les mains après s'être mouché (valable aussi pour les utilisateurs de mouchoirs en papier !) car c'est par elles que vous allez semer vos germes un peu partout, et bien sûr changer de mouchoirs aussi souvent que possible.

Nettoyage des mouchoirs

Le nettoyage des mouchoirs en tissu suscite aussi parfois des questions voire un rejet totalement irrationnel que ne suscite
pas la lessive des chaussettes nauséabondes, des affaires de sport longtemps oubliées dans le sac ou des sous-vêtements
souillés par les fuites de bébé ou tout ce que vous pouvez imaginer ...

Il en est ainsi du lavage des mouchoirs en tissu comme du reste du linge, il s'agit de l'associer avec les textiles nécessitant le mème type de nettoyage, le plus souvent le linge de maison (draps, serviettes, torchons) ou les sous-vêtements. Le niveau de température sera quant à lui choisi en fonction du niveau de souillure et de la capacité de résistance du linge concerné.

Voici cependant quelques petits rappels à l'intention des inquiets ou adeptes du cycle à 95°C:

  • Les textiles lavés à 40° contiennent déjà 500 fois moins de microbes qu'avant lavage.
  • La pasteurisation (charge microbienne divisée par 100 000) consiste à exposer un produit à une température de 66°C pendant 30 mn.
  • L'humidité est le facteur n°1 de développement microbien. De bonnes pratiques consistent à ne pas laisser le linge tremper trop longtemps avant lavage ni attendre entre le lavage et le séchage.
  • Après le lavage votre linge est encore soumis au séchoir (70 à 80°C) et au fer à repasser (jusqu'à 240°C à température maxi).

 
Donc pour une hygiène optimale, les programmes de lavage à 60°C sont parfaits pour la plupart de vos mouchoirs, comme de vos serviettes, slips et culottes. Dans tous les cas, y compris sur les mouchoirs blancs, le chlore sera évité (eau de Javel) car il est extrêmement irritant pour les muqueuses. Il serait bien dommage de vous exposer aux désagréments chimiques du mouchoir en papier !!!


Invitation : si vous souhaitez partager vos réflexions, souvenirs, anecdotes, témoignages, points de vue, lectures, découvertes, expériences ... sur les mouchoirs en tissu, n'hésitez pas à nous envoyer vos textes, nous nous ferons un plaisir d'en nourrir ce blog. Vivienne et Merlin.

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